Le Sinn Fein dira le 28 janvier s’il supporte la police nord-irlandaise

Cette décision sera cruciale. Explications… un peu longues, désolé, puisqu’il faut un peu revenir en arrière pour comprendre.

Depuis 2002, l’assemblée d’Irlande du Nord est suspendue. Elle avait été créée suite aux accords du Vendredi Saint (ou accords de Belfast) de 1998 qui faisaient suite au cessez-le-feu de 1994. Elle a été suspendue puisque des membres du Sinn Fein, la branche politique des catholiques républicains de l’IRA, étaient soupçonnés d’espionnage pour le compte de l’IRA.

Depuis… Si l’IRA a officiellement désarmé, la machine reste d’autant plus dure à relancer. Le Sinn Fein est maintenant le premier parti catholique/nationaliste (ils militent pour le rattachement de l’Irlande du Nord à la République d’Irlande). Du côté (majoritaire) protestant/unioniste (fidèle à la couronne britannique), le DUP (Democratic Unionist Party) est maintenant le parti leader, or c’est le parti qui a toujours refusé le partage du pouvoir avec le Sinn Fein et le parti du « non » éternel à toute concession.

Voilà les deux partis qui doivent s’accorder pour partager le pouvoir en mars prochain, avec un premier ministre du DUP et un vice premier ministre Sinn Fein… La reprise des institutions a été décidée en octobre dernier par les gouvernements britannique et irlandais. Le Sinn Fein avait répondu à ces « accords de Saint Andrews » par un « oui mais » et le DUP n’avait pas dit non.

Le débat porte depuis sur la police nord-irlandaise. Le Sinn Fein n’a jusqu’à présent jamais reconnu la police en Irlande du Nord, estimant qu’elle favorise toujours la communauté unioniste et protestante. La reconnaissance de la police nord-irlandaise par le Sinn Fein est la dernière condition que le DUP avait donnée pour refuser de partager le pouvoir avec le parti républicain.

Donc, si le Sein Fein dit « oui » le 28 janvier prochain, lors d’une réunion exceptionnelle, la balle sera dans le camp du DUP. Ce « oui » que demande Gerry Adams, le président du Sinn Fein, à son parti n’est pas assuré mais en très bonne voie. Cette réunion exceptionnelle n’aurait pas été convoquée sans un minimum d’échos favorables de la part des membres du parti.

Une reprise des institutions est souhaitée par une majorité d’Irlandais du Nord mais elle est bloquée car suspendue à un accord entre les deux premiers partis du pays. La dévolution permettrait notamment de prendre des décisions sur les réformes du système d’éducation, les taxes d’habitation… Des décisions bloquées elles aussi par le processus politique en cours.